LA BATELLERIE
A découvrir l'ouvrage publié par
l'Association Du Patrimoine du Pays de Seyssel
"La batellerie au Pays de SEYSSEL"
Les radeaux
L'exploitation intensive des bois du HAUT-RHÔNE allait jusqu'à la sortie des PERTES DU RHÔNE.
Les grumes étaient jetées dans le fleuve, et étaient récupérées plus bas dans les eaux plus tranquilles pour former des radeaux.
Des jets avaient été construits dans la région de Génissiat, Surjoux. Ces tremplins artificiels donnaient de la vitesse aux grumes afin de les lancer dans le Rhône sans que celles-ci ne se fracassent sur le bas des falaises.
Le bois provenaient également de la Montagne des Princes.
Ces radeaux n'étaient pas comme on pourrait imaginer quelques troncs assemblés. Il y en avait certes, mais égaiement des monstres de 20 à 30 mètres de longueur et de 10 à 12 mètres de largeur pour une épaisseur de 2 mètres.
Ces assemblages dépassaient 300 tonnes, plus les marchandises que les radeliers pouvaient empiler par dessus, comme "la pierre blanche de Seyssel".
Très difficilement manœuvrables, ces mastodontes étaient la terreur des mariniers.
Le sel
L'objet le plus ancien et le plus important du trafic était le sel : celui que l'on consommait en Savoie, à Genève et dans une grande partie de la Suisse provenait en effet, pour la plus grande part, des marais salants de Peccais, des étangs de Berre, ou des Martigues.
Le sel arrivé par le fleuve était disposé dans les greniers de Seyssel et dans ceux du “Regonfle“, au confluent des Usses et du Rhône.
Toute l'année, le Rhône était parcouru par des trains de sel formés d'une quinzaine de barques pesamment chargées et remorquées par des équipages de 60 à 80 chevaux attelés quatre par quatre.
Ces trains remontaient le fleuve à petites journées, au long des chemins de halage existant sur les deux rives.
On faisait alors 12 à 13 kilomètres par jour.
Le halage et les attelages
Ardennais et Boulonnais étaient les chevaux les plus utilisés en raison de leur force et de leur résistance. Les mariniers embauchaient des charretiers qui conduisaient les chevaux sur les chemins de halage. Les charretiers “aux longs jours“ les menaient du lever au coucher du soleil. Certains, travailleurs indépendant, étaient eux, payés au kilomètre. Les équipages se relayaient d'un point à un autre.
Les bateaux ou barges en descente, se laissaient entraîner par le courant, simplement guidés à l'avant et à l'arrière par des hommes équipés de grandes perches.
A la remonte, ces bateaux devaient être halés depuis la berge par des chevaux ou des hommes reliés à l'embarcation par un arbouvier : Mât d'amarre fixé au tiers avant et relié à une corde aux chevaux.
Les conditions de vie des chevaux étaient très difficiles. On leur évitaient les accidents les plus graves en prévoyant un large couteau fixé au collier qui permettait au conducteur de trancher rapidement les cordes au cas où le bateau risquait d'entraîner les chevaux dans le fleuve.
A l'apogée de la marine de halage, les équipages comptaient entre 30 et 90 chevaux et une cinquantaine d'hommes. On distinguait le conducteur qui gérait le convoi, le patron et son adjoint, le prouvier, dont la mission était de sonder la hauteur d'eau à l'avant de l'embarcation de tête (barque capitaine), le cuisinier et les conducteurs de chevaux. A la remonte, le convoi s'étirait longuement, les ordres hurlés repris de barque en barque annonçant de loin son arrivée.
De nombreux obstacles (piles de ponts, confluents...) obligeaient le chemin de halage à passer d'une rive à l'autre. Les animaux traversaient alors à l'aide de barques : Civadière : barque destinée à transporter les provisions de nourriture pour les chevaux de halage et également de leur permettre de redescendre le fleuve au retour.
Cette manœuvre difficile se renouvelait de nombreuses fois entre Lyon et Seyssel.
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Dessin inspiré du tableau de Dubuisson (XVIIIème s.)
CONSEILS DE LECTURE
RESUMÉ
Une grande fresque romanesque aux couleurs du Midi avec à l'honneur la batellerie sur le Rhône et la vigne en Vaucluse.
Il aura suffi d'un moment d'inattention dans l'épais brouillard qui parfois enserre le fleuve. Un jour terrible de 1830 où Jérôme Sénéchal,
batelier du Rhône – comme l'ont été son père et son grand-père avant lui –, disparaît avec son train de " barques " et leur chargement. Manon, sa femme, et Antoine, leur très jeune fils, sombre
dans la ruine. Mais la jeune veuve n'est pas une femme ordinaire. Avec son fils, elle devra se bâtir une nouvelle vie à Caderousse.
Du bagne de Toulon aux vignes de Châteauneuf-du-Pape, les destins s'entrecroisent à une époque où les femmes rebelles étaient montrées du doigt.